This post is a little different than usual. First, it's in French. Second, it's a short story based on the French series Le Petit Nicolas by René Goscinni and Jean-Jacques Sempé that I wrote as part of my son's birthday card (he's also a fan). This new story takes the same characters and style of the originals with the intent of honoring the original and much cherished series.
J’ai déjà eu les oreillons, la rougeole et la varricelle alors quand le directeur est entré dans la classe pour nous annoncer la fermeture de l’école pour une durée indéterminée à cause de la pandémie, je trouvais ça trop chouette.
La maitresse nous a dit qu’on allait lui manquer et que nos parents auraient des instructions pour nous aider avec les leçons pour pas qu’on prenne trop de retard dans nos études. Ça, c’était moins chouette mais les copains étaient quand même contents parce qu’au moins, on n’aurait pas des zéros et des retenus comme en classe.
Ensuite, la dame de l’infirmerie est venue pour nous donner des directives pour la pandémie. Elle nous a dit qu’il fallait qu’on reste à la maison et de ne surtout pas sortir. Et elle a dit aussi que, quand on sortirait (je pense qu’elle sait qu’on peut être un peu guignols), il faudrait porter un masque. Alors là, on était tous trop contents parce qu’habituellement, les masques et les déguisements, ça fait toujours des histoires. Aussi, il fallait rester à au moins 2 mètres de distance des gens (sauf les parents) pour pas se contaminer.
Quand je suis rentré à la maison, Papa était déjà là. Il parlait avec Blédurt, notre voisin avec qui papa aime bien blaguer. J’ai raconté à papa pour l’histoire des 2 mètres de distance et Blédurt a été très sympa : “Tu peux compter sur moi pour rester loin. Ça va faire du bien l’air frais”. Mais papa, ça lui a pas plus et il a dit que c’est lui qui polluait l’air et qu’il sentait la moufette et qu’il suggérerait aux autorités de prescrire une distance de 200 mètres juste pour Blédurt. Je ne suis pas certain exactement du début des nouvelles règles mais, je crois que c’est plus tard et qu’ils voulaient en profiter avant que ça commence parce que Blédurt et papa se sont approchés tout près l’un de l’autre et ils se sont mis à se pousser un peu comme quand ils font les guignols. Mme Blédurt est venue chercher M. Blédurt parce qu’il était temps qu’il sorte les poubelles. “Vive la pandémie”, il a dit Blédurt en s’en allant.
Papa avait ramené des tas et des tas de documents du bureau pour faire son travail de la maison à cause de la pandémie. Papa m’a dit que même si on allait tous passer du temps à la maison, il allait faire son boulot comme avant et que, comme j’étais un grand garçon, il allait falloir que je fasse mes leçons aussi. “Oui, papa”, j’ai dit.
Maman est revenue avec des tas et des tas de trucs du marché. À cause de la pandémie, il fallait faire des provisions parce qu’on savait pas combien de temps il faudrait rester à la maison.
Lundi matin, j’ai voulu commencer mes leçons mais, j’avais un peu soif alors j’ai demandé à maman si je pouvais faire un thé à la camomille pour boire pendant le travail. Maman, elle écoutait les nouvelles au poste de radio alors elle a dit “oui, oui mon chéri”. J’ai trouvé ça trop chouette parce qu’habituellement, elle n’aime pas trop que j’utilise le four pour faire bouillir de l’eau surtout que la dernière fois j’avais mis la bouilloire près du bord et papa s’est drôlement brûlé en l’accrochant. J’ai pensé que papa aussi aimerait bien un thé pour son travail alors j’en ai fait deux. J’étais drôlement excité de voir la surprise de papa mais, j’ai bien fait attention de rien renverser et j’ai marché délicatement pour rien renverser. Quand papa a bondit de sa chaise en me voyant là avec le thé, c’était pas rigolo. Après tout ce travail, il y avait du thé partout sur le tapis et sur les documents de papa. Papa, il devait se sentir drôlement mal d’avoir tout gâché parce qu’il n’a rien dit pendant un long moment. Et puis finalement, il m’a dit : “Nicolas, veux-tu sortir dehors et me laisser faire mon boulot en paix ?”.
J’ai pas trop compris pourquoi il était fâché mais, j’ai pas posé de questions puisque j’avais bien envie de sortir et laisser les leçons moi. Alors j’ai dit “oui, papa”. Et parce que je suis un bon garçon, j’ai pris mon masque de plongée que maman dit qu’elle a achetée pour rien et je suis sorti.
Dehors, c’était drôlement tranquille alors j’ai pensé me promener un peu dans le quartier pour voir s’il y avait des copains. Le premier que j’ai rencontré, c’est mon copain Alceste. Alceste, c’est un bon copain qui est un peu gros et qui aime bien manger. Il avait son masque lui aussi. “C’est ma mère qui l’a fabriqué avec un vieux tablier parce qu’on en a plein à la maison”. Mais Alceste, il le portait pas son masque. Il le laissait pendre dans son cou parce qu’il était en train de manger son croissant et, avec le masque, ça marchait pas trop bien.
Pendant qu’Alceste mangeait son croissant avant de commencer sa tartine, Eudes, Clotaire, Rufus et Joachim sont arrivés.
- Il est trop bête ton masque, il couvre même pas ta bouche, m’a dit Eudes. - Excuse-moi monsieur mais l’infirmière a dit de mettre un masque et mon masque, c’est le meilleur et vous n’êtes que des jaloux. - Ne me fait pas rigoler, il a dit Rufus. Mon père il arrête les gens qui n’ont pas de masque qui couvre la bouche. - Qu’il me jette en prison, ton père, j’ai dit. Il me fait pas peur avec son sifflet. - Tu veux bien répéter ? s’il vous plaît, m’a dit Rufus.
Alors je lui ai donné un coup de poin sur le nez à Rufus. Non mais sans blagues. Rufus a enlevé son masque pour pas le briser et il allait me donner un coup mais, je l’ai évité et c’est Eudes qui l’a eu. Alors Eudes a donné son masque à Alceste (pour pas le briser) et il a flanqué un coup de poing à Rufus. Je sais pas comment Clotaire et Joachim ont commencé mais Alceste avait tous les masques (sauf le sien, parce qu’il essayait toujours de terminer sa tartine) et on se tapait tous dessus. On s’amusait drôlement avec les copains mais le père de Rufus est arrivé et il nous a tous ordonné de retourner dans nos maisons.
Le lendemain, les parents sont tous allé à l’école demander au directeur de reprendre les élèves. Tous le monde était d’accord que c’était drôlement mieux de nous garder à l’école considérant l’énorme risque que nous prenions du retard dans notre développement et que graduellement on se retrouve tous sur une trajectoire certaine vers le bagne. Je crois que le directeur était pas trop d’accord au début mais finalement, il est sorti dans la cours de récrétation et a annoncé que la durée indéterminée se terminait et que l’école reprendrait le jour suivant.
La maitresse, elle, avait dû vraiment s’ennuyer de nous parce qu’elle avait des larmes aux yeux quand le directeur a fait l’annonce.